Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

21.10.2015 14:00

Le Centre d'histoire et de théorie de la sociologie 

en collaboration avec le

Centre français de la recherche en sciences sociales (CEFRES)

Vous invitent à la conférence-débat

 

Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

qui aura lieu le 21 octobre 2015 (14–16 heures) au CEFRES (Štěpánská 35, Prague 1).

 

La conférence principale « De la disparition des objets de science » sera prononcée par

M. le Professeur Olivier Clain (Université Laval à Québec).

 

Olivier Clain est philosophe et professeur de sociologie à l’Université Laval à Québec, au Canada. Son enseignement en sociologie et en philosophie couvre les champs de la philosophie sociale, la théorie sociologique et l’épistémologie. Il a publié surtout sur Marx, Hegel et la psychanalyse. Ses recherches actuelles portent sur la financiarisation du capitalisme et la crise économique actuelle (Le capitalisme financiarisé et la crise économique au Québec et au Canada, 2011, et « L'intensité de variation du taux de plus-value dans la problématique marxienne de la dynamique du  taux de profit général », 2013), la question de la liberté dans la modernité (Libertés, libéralisme et néo-libéralisme, à paraître en 2016) et la théorie de l’échange symbolique comme un moyen  de fournir contenu et forme aux manifestations de la vie sociale, sa signification institutionnelle et les formes pathologiques de l’expérience psychique (l’article  « Les rituels de parole dans le premier cas des troubles autistiques du contact affectif décrit par Kanner », rédigé en collaboration avec le psychiatre français Roger Ferreri, paraîtra en 2016).

Répondant : Jan Maršálek, docteur en philosophie et sociologie, consacre ses travaux à l’épistémologie des sciences sociales. Il a récemment soutenu sa thèse intitulée « De la disparation d’une méthode : l’Analyse entre philosophies du contrat social et sociologies classiques » (Université de Franche-Comté, Université Charles à Prague, 2015). 

Pour tout renseignement, contacter Jan Maršálek: jan.marsalek@fsv.cuni.cz

 

Argumentaire général

Depuis près d’un demi-siècle, l’histoire des sciences s’est affranchie du schème d’un progrès linéaire qui mènerait les hommes de science de découverte en découverte. Ainsi, au moment de leur introduction dans le discours scientifique, les concepts de paradigme et de révolution scientifique, tout comme celui d’épistémè, par exemple, ont témoigné de la nouvelle attention portée aux ruptures qui affectent l’histoire des savoirs. Or, à l’encontre des « inventions », des « constructions » ou des « généalogies » qui figurent aujourd’hui encore au cœur de la plupart des travaux, et donc contre la préférence ainsi manifestée pour le versant « constructif » de l’histoire, nous souhaitons attirer l’attention sur un phénomène moins abordé, pour ne pas dire négligé, celui des « disparitions ».

Disparition n’est pas absence. Autrement dit on peut poser un certain nombre de questions relatives à la disparition des objets de savoir qui se manifestent dans l’histoire des disciplines : comment le savoir abandonne-t-il ses objets et que devient « le site » qui leur donnait consistance, à savoir les solutions aux problèmes et les questions dont ils étaient les témoins? Quelles traces les objets scientifiques eux-mêmes laissent-ils et quels retours opèrent-ils éventuellement? Existe-t-il une logique de la disparition qui renvoie à la structure du réel lui-même? Ces questions revêtent peut-être une importance particulière pour des disciplines dans lesquelles les grandes ruptures et les révolutions scientifiques sont difficiles à repérer, comme c’est le cas pour les sciences sociales.